Chers amis de Boulevard Voltaire,
Avec Contribuables Associés, j’interviens régulièrement dans des vidéos sur le site de Boulevard Voltaire.
Si je vous écris aujourd’hui, c’est pour vous parler de Nicole.
Nicole a 72 ans. Elle a commencé à travailler dès 14 ans, longtemps non déclarée par des employeurs indélicats. À l’époque, c’était commun.
Aujourd’hui, comme beaucoup de retraités, elle touche une retraite de 803 euros par mois et vit dans un modeste logement de la banlieue lyonnaise.
Elle sait ce que c’est que de compter ses sous pour finir ses mois. Mais elle n’a jamais rien quémandé et met un point d’honneur à ne pas le faire.
Je connais bien Nicole car elle m’écrit régulièrement depuis plusieurs années. Elle est soucieuse de la bonne gestion de l’État.
C’est une honnête retraitée qui a sué sang et eau toute sa vie.
Elle me fait souvent ce constat amer : « Devant l’état de décomposition avancé de mon pays et face aux difficultés auxquelles je dois faire face, j’ai l’impression d’avoir travaillé tant d’années pour rien ».
Mais pendant qu’elle a du mal à vivre décemment et que se soigner correctement lui devient difficile, d’autres ont trouvé comment percevoir une retraite décente sans jamais avoir cotisé !
Nicole ne lit pas les rapports de la Cour des comptes. Grand bien lui fasse, car elle qui ne supporte pas l’injustice, s’en étranglerait de dépit ou de rage…
Éplucher les rapports de ceux qu’on appelle les sages de la rue de Cambon fait partie de mon travail, et de celui de l’équipe de Contribuables Associés. C’est une mine d’informations.
Et ce que nous avons découvert la semaine dernière dans le dernier rapport de la Cour des comptes (chapitre XIII, page 575 et suivantes) sur « l’application des lois de financement de la sécurité sociale », nous a encore scandalisés !
Les caisses de retraites continuent de verser des retraites à des morts !
Ce n’est pas la première fois que la Cour des comptes soulève le problème…
Il y a sept ans déjà, en juillet 2010, Rolande Ruellan, la présidente de la sixième chambre de la Cour des comptes, s’étonnait devant les députés lors d’une audition de « l’étonnante longévité des ressortissants algériens bénéficiant d’une retraite française en Algérie ».
Cette haute magistrate avait mis le doigt sur un dossier épineux. Sans suite…
Il a fallu attendre sept ans pour qu’un rapport sorte enfin sur ces pratiques absolument scandaleuses.
Car dans son rapport du 20 septembre dernier, la Cour des comptes révèle que plus de 53 000 bénéficiaires inconnus touchent une retraite française dans un pays à l’étranger alors qu’ils n’y ont pas droit… ou qu’ils sont morts !
La Cour des comptes parle même d’un faux bénéficiaire de 117 ans en Algérie. S’il existait, il serait dans le Guinness Book catégorie doyen de l’humanité… Des morts ou de faux bénéficiaires touchent des pensions de retraites financées par nos cotisations.
Je le répète, il y aurait plus de 53 000 retraités fantômes à l’étranger. ALORS STOP ! Réponse de la ministricule qui mérite plus de coups de pied aux fesses que de salaire à la fin de chaque mois, sans oublier son chef de chiottes, pardon de cabinet : |